"Le rêve est une cosmogonie d'un soir. Toutes les nuits, le rêveur recommence le monde. Tout être qui sait se détacher des soucis de la journée, qui sait donner à sa rêverie tous les pouvoirs de la solitude, rend la rêverie à sa fonction cosmogonique.  Il sent combien est vraie la parole de O. V. de Milosz : « Physiquement, le cosmos court tout entier en nous. » Le rêve cosmique, dans les demi-clartés du sommeil, possède une sorte de nébuleuse primitive d'où il fait sortir des formes sans nombre. Et si le rêveur ouvre les yeux, il retrouve au ciel cette pâte d'une blancheur nocturne — plus maniable encore que le nuage — avec quoi on peut, sans fin, faire des mondes."
Gaston Bachelard, L'air et les songes

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